En partant de Kitaï Gorod

15- En partant de Kitaï Gorod catégorie de L’amour de l’architecture et de la splendeur des cathédrales, des églises et monastères

Accès : par la station de métro Kitaï Gorod (ligne orange), en débouchant sur la rude Maroseïka.

église Saint-NicolasCette petite balade non loin du parc Zariadié que vous pourrez rejoindre facilement en quelques minutes de cette place, ou encore rejoindre la Place Rouge par le côté le moins panoramique, vous promènera autour de musées méconnus et de quelques bâtiments majestueux qui méritent pourtant l’attention des visiteurs. Vous commencerez par tomber nez-à-nez avec l’église orthodoxe Saint-Nicolas (15-1), où se trouvait autrefois une église construite en bois. Le tsar Ivan III lui reconnut une protection lors de l’incendie qui ravagea Moscou mais qui ne se propagea pas jusqu’au Kremlin (alors dénommée église de Siméon Divnogorts) qui fut reconstruite en pierre au XVe siècle (1468). Elle connue des reconstructions, notamment en 1657, dédiée à la Vierge de Kazan puis prit son nom actuel de Saint-Nicolas le Miraculeux (vers 1690). Elle fut bientôt en partie détruite par un incendie (1701), réparée puis victime d’un second feu dévastateur (1749), puis restaurée entièrement (1868 et 1894). Simple église paroissiale (1910), elle resta en fonction jusqu’aux persécutions massives entamées par Staline. Le père Serge fut arrêté (novembre 1929), il devait mourir en déportation et fut fusillé (veille de la Noël 1942), après un long calvaire, l’église orthodoxe l’a déclaré martyre de la foi. L’église fut fermée (1931), d’assez gros dégâts furent commis dans son intérieur, l’église et le clocher mutilés. Elle fut transformée en entrepôt, puis en bureaux pour le comité central des Komsomols, elle devait rester tristement dans cet état jusqu’à l’approche de la fin de l’URSS (juillet 1990). Elle fut ensuite rendue au culte orthodoxe.

En poursuivant votre balade, vous découvrirez vite le commencement d’une place et parc, la placechapelle de Plevna 2 Ilinskie Vorota où se trouve un curieux monument en forme de cloche, la chapelle de Plevna (15-2) où encore le monument aux héros de Plevna. Elle commémore l’héroïsme des soldats russes, notamment du corps des grenadiers, célèbres pour leur bravoure qui s’illustrèrent durant la bataille et la campagne de la guerre russo-turque de 1877-1878. C’est une des guerres balkaniques qui furent menées contre l’empire Ottoman, alors très étendu en Europe et qui depuis des siècles avait le contrôle de différents peuples slaves du Sud, en Roumanie, Serbie, Monténégro, Albanie, Macédoine, Grèce et Bulgarie. Une coalition de la Russie, de la Roumanie, de la Bulgarie et du Monténégro fit mettre un genou à terre à la puissante Porte ottomane durant une guerre meurtrière qui se termina par la défaite turque et le traité signé à Berlin. La bataille de Plevna fut un long siège de cinq mois (juillet-décembre 1877), sur le front des Balkans en Bulgarie (ville de Pleven), où Osman Pacha (1837-1900) tenta vainement de résister aux coalisés et fut contraint à la capitulation (10 000 tués, 40 000 prisonniers), après avoir subi plusieurs assauts et mené des contre-attaques. Les pertes russes furent estimés à 40 000 tués et Chapelle de Plevnablessés, ce qui montre la féroce défense des Turcs, et qui motiva les vétérans de cette bataille à construire ce monument au moyen d’une souscription. Un concours fut organisé pour le projet architectural, remporté par un certain Wahlberg (1844-1881), mais les plans et l’ampleur du monument furent jugés trop peu ambitieux pour un tel monument et annulés. La commission avalisa un autre architecte, dénommé Vladimir Chervoud (1832-1897), qui fut aussi l’architecte du fameux musée historique du Kremlin. Un monument grandiose de plus de 20 mètres était prévu, mais les fonds collectés ne représentant qu’une modeste somme de 50 000 roubles, il fut finalement construit un monument chapelle de modeste taille (1882-1887). A la Révolution bolchevique l’intérieur de la chapelle fut profané et gravement endommagé, mais après la Seconde Guerre mondiale, sa fonction patriotique lui valut d’être restaurée en plusieurs étapes (années 40, 1959, 1966, 1984), puis confiée à l’église orthodoxe (1999), il s’y déroule parfois une messe.

Eglise de Tous les SaintsVous découvrirez également le musée polytechnique de Moscou, le Politekh (15-3), à la façade majestueuse mais qui est actuellement en restauration (très gros et lourds travaux de réhabilitation de ce magnifique bâtiment). Si vous descendez les allées vertes, vous pourrez admirer à gauche et à droite divers monuments grandioses, ministère, immeubles, université, puis découvrir dans le bas du parc d’autres curiosités dont le monument à Cyrille et Méthode (2-1-9) ou encore l’église de Tous les Saints (15-4). Il existait à cet endroit une ancienne église depuis au moins le XIVe siècle, mais elle fut reconstruite en pierre (1488), puis sous l’apparence que nous lui connaissons actuellement, dans un style baroque russe (1687-1689). Elle fut victime de la vague de persécutions religieuses initiées par Staline à la fin des années 20 et début des années 30, fermée dès 1930, elle aurait du être rasée comme des milliers d’autres en Union soviétique, mais fut finalement confiée à la police politique, la Gépéou puis NKVD qui procédèrent à des exécutions dans son sein comme tend à le prouver Eglise de Tous les Saints 2des restes humains découverts dans son sous-sol en 1994. Elle fut finalement confiée au patrimoine et aux bons soins du Musée historique de Moscou (1975), restaurée à cette époque (1970-1982), soumises à des fouilles archéologiques (1978-1979). L’église fut remise dans les mains de l’église orthodoxe dès 1991, les restes découverts inhumés en procession (1994), elle fait partie des monuments religieux en attente d’une restauration complète, à noter que lors des fouilles, des pierres tombales anciennes y furent découvertes qui dataient des XVe et XVIe siècles. Durant cette petite descente dans le parc, vous apercevrez sans doute aussi la présence de la grande synagogue, appelée Synagogue chorale de Moscou, qui fut construite sous le règne d’Alexandre III (1887-1891). Comme tous les édifices religieux durant l’époque de Staline, un ordre du Commissariat Juif décréta sa fermeture (1923), mais fut repoussé par une forte résistance des croyants, un fait rare pendant l’époque soviétique. Sa bibliothèque fut toutefois réquisitionnée et confisquée, une partie des bâtiments du complexe également saisie (dans les années 60). L’édifice fut entièrement restauré et reconstruit (2001-2006).

Aucun surcoût, lieu public.

Durée : environ 30 minutes en prenant son temps pour admirer les différents monuments, les photographier et écouter le guide MonAmi s’il se trouve avec vous !

Le petit plus : vous pourrez au terme de cette visite en entamer beaucoup d’autres, soit en direction du parc Zariadié, de la Place Rouge, différents musées dont le musée polytechnique mais aussi le musée de l’uniforme. Si vous ouvrez un peu les yeux, et levez la tête, vous pourriez découvrir quelques surprises, bas reliefs, fresques, sculptures et ornements sur les façades de différents monuments.

Conseil : bien se vêtir en hiver, l’endroit est venté et se trouve être une des pentes menant à la Moskova, endroit très découvert lorsque l’on se trouve sur la place et parc d’Ikinskie Vorota.

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