Le parc VdnKh

10- Le parc VdnKh catégorie de la randonnée et des espaces verts moscovites et de l’histoire de l’Union soviétique

Accès : par la station de métro du même nom (ligne orange).

Le parc VdnKh est un des endroits les plus étranges de Moscou, un véritable voyage dans le temps, dans celui de l’Union soviétique. Bien qu’étant l’un des parcs récréatifs populaires de Moscou, où les Moscovites aiment à se promener, se reposer, manger quelques brochettes de bœuf ou avoir le plaisir de voir ses enfants s’amuser sur un manège, c’est aussi un parc historique avec une longue histoire. Il fut conçu et pensé à l’époque soviétique dans les années 30, comme un parc d’exposition d’abord agricole, sensé montrer l’excellence des productions de l’URSS, la réussite de la collectivisation stalinienne, le bienfait des kolkhozes etc. Cette exposition fut inaugurée en 1939, fonctionna jusqu’à l’invasion de 1941, puis tomba dans les limbes. Elle fut rouverte en 1954, puis le projet d’un immense centre d’exposition des réalisations économiques, techniques, agricoles, industrielles de l’Union soviétique fut imaginé. Il fut lancé en 1959.

L’URSS, de son nom complet Union des républiques socialistes soviétiques, était une union de plusieurs républiques unies entre elles. Ces dernières furent toutes représentées dans le parc, avec un pavillon central soviétique et un pavillon pour chacune des républiques. C’était l’idée de lancer une exposition universelle soviétique permanente, vitrine géante du pays et de ses différentes composantes et nombreux peuples (environ 200 différents). Les républiques construisirent chacune un pavillon devant montrer l’excellence de ses productions, ses spécificités, son histoire, ses réalisations diverses dans tous les domaines. A travers eux et le réalisme soviétique allié à certaines caractéristiques régionalistes, vous découvrirez vraiment un endroit unique et dépaysant. Plus qu’un parc c’est aussi une ambiance, une époque révolue et derrière les pavillons c’est tout un pan de l’histoire de la Russie et des pays voisins qui s’étale.

Les différents pavillons ont évolué avec le temps, le parc étant rebaptisé Centre panrusse d’exposition. Pour des raisons politiques, nombre des anciennes républiques n’ont pas souhaité poursuivre leur représentation dans le parc, notamment les pays baltes par exemple. Les pavillons qui furent construits en 1939, étant délabrés furent reconstruits entre 1950 et 1954. Il y avait à l’origine dans un espace de 207 hectares, 29 pavillons représentants les différentes républiques ou des régions de l’Union soviétique. Chaque pavillon contenait également une serre accueillant diverses plantes et végétaux emblématiques desdites régions. Des pavillons furent construits, reconstruits, rasés, en tout plus d’une soixantaine eurent une existence plus ou moins longue, aujourd’hui, il existe une cinquantaine de pavillons et bâtiments différents. Ils ont représenté ou représentent :

L’Arménie (pavillon de la Sibérie 1954, puis de l’industrie 1959, de l’industrie du charbon 1964 et enfin de l’Arménie 2003,

L’Azerbaïdjan (pavillon de l’Azerbaïdjan 1939, de la technologie informatique 1963, de l’Azerbaïdjan 1977, de nouveau de l’informatique 2016),

La Biélorussie (pavillon de la Biélorussie 1954, du génie électrique 1963, Biélorussie 2000),

Le Kirghizstan (pavillon de l’Estonie 1954, de la biologie 1963, et enfin du Kirghizstan en 2009), pays qui avait son propre pavillon à l’origine.

La Géorgie, (pavillon de la Géorgie 1939, détruit avant 1959),

Le Kazakhstan (pavillon du Kazakhstan 1954, de la métallurgie 1963, Kazakhstan 2011),

La Lettonie,

L’Abkhazie (pavillon de la Lituanie 1954, de la chimie 1964, de l’Abkhazie 2014),

La Moldavie,

La Russie,

Le Tadjikistan, (détruit 1966-1967),

Le Turkménistan (détruit 1966-1967),

L’Ouzbékistan (par la suite pavillon de la culture),

L’Ukraine (vide depuis l’indépendance (1991),

Bashkir (détruit 1966-1967)

Carélie-Finlande,

Chasse (détruit),

Crème glacée (1954, détruit)

Énergie nucléaire,

Extrême-Orient russe, (pavillon de l’Extrême-Orient russe 1939, de littérature soviétique 1959),

Industrie chimique (pavillon de verre),

Grain (détruit),

Leningrad et le Nord-Ouest,

Médecine vétérinaire (1936, détruit),

Moscou,

Optique,

Oural, (pavillon de l’Oural 1939, puis de la formation professionnelle et technique, détruit),

Pavillon long (pavillon de verre),

Région du Centre (détruit 1966-1967),

Sovkhoze (pavillon détruit),

Tatar (détruit 1966-1967),

Volga (pavillon de la Volga 1939, reconstruit 1959).

Les pavillons survivants après la fin de l’Union soviétique furent finalement mis en location pour des manifestations, à des magasins et vendeurs de différents produits. Le parc est resté une zone de loisir très appréciée par les Moscovites et très fréquenté (y compris par exemple par les jeunes mariés venant se faire photographier). Ce parc n’a jamais cessé de se transformer au fil du temps, des régimes et des époques. Il était durant l’hiver 2017-2018 en grande partie en restauration et réaménagement, comme ce fut le cas par exemple du Parc Gorki quelques années auparavant. Il a accueillit et accueille des expositions sur des thèmes différents, et abrite aussi une patinoire géante durant l’hiver. Un endroit en tout cas qui ne manquera pas de vous interloquer.

Le moment insolite : lieu public par excellence, il n’est pas rare d’y trouver aux abords de l’entrée, des activistes de différents mouvements pour la paix, protection de l’enfance etc, et souvent des personnes proposant à la vente ou au don des animaux domestiques (chatons et chiots). Il y a aussi très souvent différents groupes de musiciens amateurs… parfois pas très touche locale puisque venus d’Amérique du Sud ou Centrale ou autres indiens d’Amérique du Nord faisant le spectacle !

Aucun surcoût, lieu public.

Le petit truc en plus : le parc qui était en décomposition avancée avant l’évènement de la Coupe du Monde FIFA de football de 2018, n’avait pas eu le temps d’être restauré, cependant, dans le cours de l’année 2019, d’importants fonds ont été mis sur la table pour le remettre en état, une première partie a été donc entièrement rénovée, et une seconde est en court de remise en état. Plusieurs nouvelles attractions sont apparues : un aquarium géant où évoluent des épaulards, un musée d’histoire de la Russie multimédia et révolutionnaire et la zone des manèges, dont l’ancien monorail, a été détruite pour être reconstruite à neuf. Pour les plus courageux, le parc donne sur un dernier espace très vaste, qui lui-même donne sur un domaine forestier, puis plus long carrément sur un parc naturel.

Durée : 1 heure ou bien plus selon votre intérêt. Le parc est à tiroir, vous pouvez vous contenter de visiter la zone des pavillons historiques, autour de la fontaine des Républiques soviétiques, ou progresser plus loin pour rejoindre les derniers pavillons et admirer notamment la navette spatiale soviétique Bourane et d’autres matériels de l’aéronautique de cette époque (hélicoptères et avions, fusées etc.), qui se trouvent dans la dernière partie du parc.

Conseil : être bien habillé en hiver, le lieu est extrêmement venté, surtout en hiver. Se munir de lunette de soleil et chapeau en période estivale.