Musée de Minéralogie Fersman

Le musée de Minéralogie Fersman, une des plus grandes collections au monde

Catégorie : L’attrait pour les Sciences

Accès : le musée se trouve à une certaine distance de plusieurs stations, la plus proche étant Chabolovskaya sur la ligne orange, il faut ensuite faire un parcours d’environ 1,5 km en traversant l’immense perspective Lénine et descendre aux abords du non moins immense parc Gorki pour trouver l’entrée du musée, pas vraiment facile à repérer et très mal indiquée, votre guide MonAmi ne sera pas de trop !

Coût d’accès : l’entrée est sujette à un billet dont le prix est actuellement de 400 roubles par personne, soit environ 5,5 euros. Les photographies ne sont pas libres et demandent également l’acquittement d’un droit, comme cela se faisait communément partout dans Moscou et en Russie il y a quelques années, mais qui tend à disparaître.

Le musée de minéralogie de Moscou, baptisé Fersman est l’un des plus anciens musées de minéralogie au monde. Il fut fondé à l’époque non pas à Moscou mais à Saint-Pétersbourg en 1716, sur la base de la collection et cabinet minéralogique de Kuntskammer (alors composée de 1 195 pièces). Repéré et gratifié par le tsar Pierre Ier, la collection n’a cessé de s’enrichir atteignant 3 000 pièces (minéraux et fossiles) en 1745, et pour la première fois déclinée par un catalogue qui fut publié cette même année. Touchée par un drame, un incendie la détruisit partiellement en 1747, mais elle fut finalement protégée et augmentée par divers décrets visant à collecter et déposer de nouvelles pièces issues de l’industrie minière en pleine essor. Elle renaît alors de ses cendres et comportait 9 000 pièces en 1780, 10 550 à la fin du XVIIIe siècle dont un total de 4 000 provenant de Russie et un peu plus de 6 000 du reste du monde. Avec la menace de l’invasion napoléonienne en 1812, elle fut évacuée, bien que Saint-Pétersbourg fut loin d’être menacée, mais connue un grand intérêt passant en quelques années à 20 000 pièces (1814).

Avec les progrès de la science, et de nombreuses expéditions, le musée connu des réformes, fut renommé Musée de Géologie et de Minéralogie (1912), et renforcé de collections privées d’importances (collection Kotchoubey, 2 700 pièces). Il fut bientôt séparé en 6 catégories distinctes dont la collection classique, la collection de cristaux, la collection locale, la collection pseudo-morphe, la collection de joyaux et gemmes et la collection de météorites. C’est après la révolution que le musée entrant dans une phase dangereuse, avec l’absence de budgets et divers dangers, sous la pression des révolutionnaires bolcheviques, l’académicien Alexandre Fersman (1883-1945), directeur du musée put faire en sorte de sauver des pièces de la collection des gemmes, menacée d’être vendue sur les marchés internationaux comme ce fut le cas de très nombreux trésors des collections du palais des Armures du Kremlin, du tsar et des grandes familles aristocratiques. C’est seulement en 1934 que durant la période soviétique le musée fut transporté à Moscou, dans 13 wagons et installée dans un bâtiment historique construit par le comte Orlov-Chesmenski (un manège privé, par la suite salle de danse de la cour impériale à partir de Nicolas Ier).

Depuis cette date, mis à part une courte évacuation de la collection devant la menace de l’invasion hitlérienne (1941-1944), la collection n’a pas bougé de ce lieu, composée en 1945 d’environ 80 000 spécimens divers et a connu quelques fameux directeurs du musée. Notons ainsi l’arrivée de la collection privée de Stepanov (15 000 pièces) et d’autres versements qui ont porté dans les années 80 le nombre de minéraux et pièces rares à environ 105 000. Aujourd’hui en 2019, la collection comprend le nombre impressionnant de 135 000 minéraux, mais ce qui l’est encore plus c’est de savoir que le musée possède 2 300 minéraux parmi les 4 000 connus dans le monde à ce jour… un endroit donc rare et que l’on ne visitera pas tous les jours, même si le visiteurs ne pourra appréhender lui-même que 12 000 pièces différentes. Si le musée n’a pas bougé dans sa présentation depuis bien des années, ce qui fait de lui un musée « à l’ancienne », et si le musée n’a rien de comparable dans le cadre et les lieux avec les plus grands musées du monde dans le genre, comme aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou en France, le musée Fersman vaut toutefois bien par l’extraordinaire collection qui s’y trouve. Sa modestie d’apparence et son côté intimiste garantissent aussi au visiteur une tranquillité rare dans un tel lieu et le plaisir d’avoir une certaine proximité avec la collection, voire même de rencontrer des personnes célèbres en matière de minéralogie de l’académie des sciences de Russie, et autrefois d’URSS.

Le petit truc en plus : le musée est un des points d’achat possible de minéraux et de pierres de collection dans la ville de Moscou, il y a également de très belles pièces mais les prix ne sont pas donnés, il faut dire que le but est aussi de financer l’institut du musée, partie intégrante de l’Académie des sciences de Russie. Il y en a toutefois pour toutes les bourses, et un bon achalandage est présent.

Horaires d’ouverture :

Mercredi au dimanche, à partir de 11 heures et jusqu’à 17 h 30, vous ne pourrez plus rentrer après 16 h 30.

A noter que le musée est gratuit à la visite tous les premiers et derniers mercredis de chaque mois de l’année !