Accès : par la station VDNKh (ligne orange) et en pénétrant dans l’immense parc du même nom, dont l’entrée se trouve très proche du musée du Cosmos et de la bouche de métro. Le musée Russie, Mon Histoire se trouve à droite sur la troisième esplanade du parc, il faut donc cheminer environ deux kilomètres pour l’atteindre, il s’agit d’un bâtiment moderne comportant les figures de grands personnages de l’histoire de la Russie, scientifiques, souverains et généraux.
Le musée est tout à fait récent et à ouvert ses portes il y a peu de temps en arrière (2018), s’adressant il est
vrai avant tout aux Russes et surtout aux enfants russes. C’est toutefois un musée qui intéressera tous les passionnés d’histoire, et ceux bien sûr de l’histoire de la Russie, mais amusera ou intriguera aussi la grande majorité des visiteurs. Musée à tiroirs, deux grandes expositions principales sont possibles, une présentant la dynastie fondatrice des Rurrikiens (850-1598), l’autre la dynastie des Romanov (1613-1917). Nous avons testé pour vous la seconde et le musée offre pour chaque visite une troisième partie consacrée à l’histoire de la Russie soviétique et contemporaine (1917 à nos jours). L’immensité du musée fait que les deux premières expositions ne peuvent se faire sauf marathon, qu’en deux visites distinctes. Avec les dernières technologies, tout le musée est en fait une présentation multimédia très belle et très ludique de l’histoire de la Russie. Chaque période et souverain est détaillé, avec des écrans interactifs, des petits jeux, un jeu de quête très à la mode de nos jours, mais aussi des activités rigolotes comme la chambre d’un riche personnage, entièrement animée par des détecteurs de mouvements, des parties du décor sont à disposition du public, ouverture de fenêtre, table d’un repas, se coucher à la place des domestiques au dessus du four, sans parler de notations de tableaux déclenchant une animation audio, pouvant aussi être modulée à l’infini lorsque l’on se trouve en groupe.
De manière générale, le musée est très beau et réussi sans présenter aucun artefact à livrer un musée révolutionnaire à notre sagacité, et à celle des enfants. Quelques reproches toutefois, les nombreuses salles de cinéma qui découpent en parties le musée, présentent des films certes courts, mais dont seul le dernier contient des sous-titres en anglais. Toutes les animations multimédias sont en russe, les fiches et biographie également. Enfin du point de vue de l’historien, le musée aurait mieux valut s’arrêter à la chute de l’URSS (1992), car la dernière période abordée n’est de fait pas de l’histoire, mais notre quotidien. Si la Révolution est très critiquée, ainsi que Lénine et Staline, on remarquera tout de même l’absence d’explications claires sur la Guerre Civile russe (1917-1925). Cependant, les répressions staliniennes et Staline sont montrés tels qu’ils sont, mais l’histoire de la Seconde Guerre mondiale est par contre très étrange… La France est montrée comme un satellite de l’Allemagne nazie et ne fait pas partie des nations victorieuses, enfin le général de Gaulle, si populaire chez les Russes, au point que la ville comporte l’une des plus grandes statues du général au monde, est totalement ignorée. Cette lecture faussée et que nous n’avions jamais vu dans cette ampleur en Russie, modifie considérablement l’histoire réelle et n’aidera pas les jeunes générations russes à comprendre ce conflit. Mais remarquons aussi qu’en France, une tendance à la destruction de l’histoire réelle au profit d’une histoire fantasmée et imaginée, prend le dessus dans les collèges et les lycées, dans un joyeux mais désastreux combat contre l’histoire elle-même.
Musée toutefois remarquable par l’idée de remettre à disposition l’histoire aux citoyens russes et aux visiteurs, il a l’avantage d’entretenir un débat sain et heureux et reste visuellement et ludiquement une vraie attraction. Il ne fera pas l’unanimité des visiteurs profanes, mais intéressera tous les amoureux de l’histoire, d’où qu’ils soient et viennent !
Le petit truc en plus : ce musée étant inclus dans l’espace du parc VDNKh, vous pourrez avantageusement le visiter en même temps que le musée Russie, Mon Histoire en cas de mauvais temps ou en période hivernale. Très vaste, avec des toilettes propres, un espace pour casser la croûte à des prix raisonnables, le centre du musée comporte également une salle de repos devant un écran géant, sous forme d’amphithéâtre et un petit magasin de souvenirs.
Le prix : musée assez cher finalement pour Moscou, il vous en coûtera 500 (environ 7,5 euros) roubles par personne pour une des deux parties au choix (Romanov ou Rurikiens), la partie contemporaine étant gratuite en cas d’achat d’un billet.
MonAmi de Moscou 