13-2- Le musée littéraire de Constantin Paoustovski catégorie le goût des arts et l’Histoire de l’Union soviétique
Accès : différents accès possibles par plusieurs stations de métro, possiblement par celle de Riazanski Prospect (ligne mauve), puis continuation à pied.
Constantin Gueorguievitch Paoustovski (1892-1968), est un célèbre écrivain russe et soviétique, ayant vécu à Kiev où il fit des études universitaires d’histoire de de philologie (1912-1914), et fut marqué durablement par toutes ses années passées en Ukraine. Il déménagea au commencement de la guerre à Moscou, puis du interrompre ses études, s’engagea comme ambulancier et servit dans un détachement sanitaire sur le front de Pologne et de Biélorussie (1915). Il assista aux premiers événements de la Révolution de 1917, retourna en Ukraine où il servit dans les rangs de l’armée de l’Hetmann Skoropadsky (1918), puis dans l’Armée rouge. Il travailla ensuite comme journaliste, voyagea beaucoup en Union soviétique, à travers la Crimée, l’Ukraine, le Caucase, jusqu’aux portes de l’Iran puis revînt à Moscou (1923). Il devînt l’un des plus célèbres journalistes de La Pravda (années 30), spécialisé dans les récits de voyages et les grands reportages, la suite logique fut qu’il écrivit ses premiers livres. Il poursuivit ses aventures de voyageurs, faisant le tour des villes historiques du Nord-Ouest et Nord de l’Union soviétique, récompensé pour son travail par l’Ordre du Drapeau Rouge (1939). Il fut l’un des rares à échapper aux purges terribles de Staline et devînt par la suite correspondant de guerre (1941-1945).
Il fut reconnu après la guerre comme un écrivain de stature mondiale et fut autorisé à voyager à travers le
monde, visant de nombreux pays, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Turquie, la Grèce, la Suède, l’Italie, la Turquie et bien d’autres, candidat au prix Nobel de Littérature (1965 et 1967), sans doute repoussé pour des raisons de Guerre Froide. Il s’engagea avec force en signant une pétition visant à empêcher la réhabilitation de Staline qui était dans l’air du temps (1966), et mourut bientôt à Moscou (14 juillet 1968). Il fut dit de lui qu’il avait réussi à traverser les terribles années de Staline, pendant donc plusieurs décennies de 1927 à 1953, sans jamais avoir écrit un mot de louanges sur le dirigeant soviétique. Sur ce point, la carrière et l’aura de Paoustovski font de lui l’un des auteurs russes les plus attachants et des plus courageux. Il soutînt même Soljénitsyne (1965) et tenta de lutter durant ses dernières années contre la lourdeur et la censure littéraire soviétique. Personne totalement méconnu en France, à la fois pour son œuvre littéraire et sa vie, il mériterait pourtant de prendre une place qu’il mérite amplement dans le panthéon des grands hommes de Russie. Son pays lui a reconnu ses immenses mérites de son vivant, et malgré ses luttes contre le carcan soviétique, lui décernant l’Ordre de Lénine (1967), et plusieurs médailles à titre posthumes (en 1995, 1997 et 2010).
Une exposition temporaire vit le jour à Moscou retraçant l’oeuvre et la vie de Paoustovski (1975-1986), le musée fut créé et reçu le statut de musée d’État et musée du Peuple (1984), installé dans la maison dite du Jardinier ou maison/datcha Grise du parc et domaine du prince Golitsine (1987), musée littéraire de la ville de Moscou (1993), imprimant même une revue littéraire spécialisée, Le Monde de Paoustovski (depuis 1992), moteur également d’expositions, animations et conférences en direction de tous les publics, petits et grands.
Surcoût à prévoir : le musée est très modeste mais payant, 200 roubles par personne (3 euros), 100 roubles pour les enfants de 6 à 17 ans (1,5 euros), gratuit pour les plus petits (jusqu’à 6 ans non inclus). A noter que les photos sont également payantes dans le musée, soit 100 roubles par appareil photo (1,5 euros).
Horaires d’ouverture : d’avril à octobre tous les jours de 11 h à 18 heures, le jeudi de 13 à 21 heures, fermé le mardi et le dernier vendredi de chaque mois. De novembre à mars, tous les jours de 10 à 17 heures sauf le jeudi de 13 à 21 heures, fermé le mardi et le dernier vendredi de chaque mois.
MonAmi de Moscou 