Le Fond diamantaire du Kremlin

1-2-1- Le fond diamantaire du Kremlin catégorie la Russie éternelle et L’attrait pour les Sciences

Accès : visite interne dans le Kremlin, meilleur accès par la station de métro Okhotny Ryad (ligne rouge).

Fond diamantaire russie 4Le fond diamantaire de Russie et du Kremlin est un héritage ancien de la Russie des tsars qui commença son histoire sous le règne de Pierre Ier le grand qui créa par Oukaze un premier fond diamantaire (1719). Ce fond fut rapidement augmenté, notamment sous le règne de la Grande Catherine (1729-1762-1796), qui fit aménager une chambre forte spéciale (1762), accueillant bientôt la magnifique couronne de son sacre, et les objets de valeur de la souveraine et des monarques précédents. Aménagée à Saint-Pétersbourg, elle fut bientôt agrémentée d’une deuxième chambre forte (1780), les acquisitions ayant été nombreuses. Après la mort de Catherine II (1796), les chambres fortes firent parties des appartements privés de l’impératrice Maria Féodorovna, épouse de Paul Ier, mais dès 1799, les objets précieux furent déménagés dans une autre chambre forte elle même organisée en trois différentes parties, la première pour les diamants et les joyaux de la couronne, la seconde pour les fourrures, les objets précieux, collection de pierres précieuses, bijoux et cadeaux, et la troisième enfin pour accueillir différents métaux précieux et pierres semi-précieuses. Le tsar Paul augmenta considérablement les collections durant son court règne (1754-1796-1801), car il fut bientôt assassiné par une coalition de grands seigneurs que l’ambassadeur anglais dit-on encouragea. Il dépensa en quatre années une somme fabuleuse de 3,5 millions de roubles pour l’achat de bijoux et pierres précieuses.

Une étrange tradition voulait que les petites couronnes, les répliques des couronnes des précédentesfond diamantaire russie 5 impératrices soit démontées et que les pierres soient distribuées à des proches et aux héritiers, ou même réutilisées pour la confection d’un nouveau chef-d’œuvre. Il en fut ainsi sur ordre de Nicolas Ier, d’une couronne de sa mère Maria (1759-1828), et sous son règne apparut un poste féminin de gardienne des bijoux de la couronne (1831, occupé par Advotia Pétrovna Pilnikova). Elle fut héroïque dans le sauvetage des bijoux durant l’incendie du Palais d’Hiver (1837), qui sauva la grande majorité des trésors. L’idée d’une présentation publique de ces trésors vînt assez rapidement, avec l’ouverture d’une exposition publique (1856), qui augmenta en importance avec le temps. Elle occupa bientôt 26 armoires et 11 vitrines (1880), tandis que le fond diamantaire augmentait encore en importance par l’allocation de budgets sous les règnes des derniers tsars Alexandre II, Alexandre III et Nicolas II. Avec l’arrivée du premier conflit mondial (1914), le fond et les diamants de la couronne furent évacués de Saint-Pétersbourg pour Moscou. Cette décision eut son importance car le gouvernement bolchevique qui s’empara par la force du pouvoir (octobre 1917), prit la décision de s’installer également à Moscou, puis pour des raisons de financement de la guerre et des premières années difficiles post-révolutionnaires, de nombreux trésors des tsars furent vendus aux enchères… notamment via la Grande-Bretagne (années 20). C’est Lénine par un décret du 26 octobre 1920 qui légalisa cette vente des trésors et antiquités russes à l’étranger. De nombreux abus furent finalement découverts (1921), des responsables exécutés (17 fusillés) et de « menus trésors » disparurent ainsi à jamais. Encore à l’heure actuelle, les ventes des trésors des tsars par l’État bolchevique entretiennent la polémique, car des centaines d’objets précieux, diamants, pierres précieuses, œufs de Fabergé, montres et curiosités se baladent actuellement dans des collections privées dans le monde entier.Fond diamantaire russie

Cette situation provoqua la création de deux commissions gouvernementales, dont la seconde fut dirigée par le professeur et spécialiste en minéralogie Alexandre Fersman. Elles furent chargées des inventaires, évaluations et estimations, conservations et protections des trésors restants (avril 1922). Le rapport Fersman sur ce qui restait des collections indiqua que 20 % des objets étaient de l’époque de Pierre Ier et d’Elisabeth I, 40 % de celle de Catherine II et de Paul Ier, 25 % d’Alexandre Ier et Nicolas Ier, 10 % de celle d’Alexandre II et III, enfin 5 % de Nicolas II. Mais ces commissions furent aussi chargées de sélectionner les pierres et trésors proposés à la vente, notamment dans la célèbre maison Christie’s à Londres, sur les marchés du diamant d’Anvers et d’Amsterdam. Des couronnes, des objets, des chefs-d’œuvre de la joaillerie furent ainsi démontés, vendus, éparpillés (1922-1927), créant d’importants remous dans la presse internationale sur cette dilapidation et les participations intéressées de nombreux intermédiaires en Occident. Finalement, un fond diamantaire de l’URSS fut créé (1925), comprenant alors 773 pièces différentes, mais à l’époque stalinienne la vente des trésors des tsars se poursuivit (1925-1938), bracelets, colliers, rivières de diamant, diadèmes et pierres précieuses continuèrent de filer vers l’Occident (Berlin, Vienne, Londres, New-York) et dans les mains d’acheteurs privés. Le fond diamantaire qui est parvenu entre les mains de la Fédération de Russie est donc très amoindri, ne comprenant plus que 114 différentes pièces qui heureusement sont désormais protégées et installées dans cette partie du musée du Kremlin qui porte le nom de Fond diamantaire du Kremlin. Un certain nombre des pièces disparues des collections, n’ont jamais été référencées, des photos de joyaux inconnus des tsars ont encore fait surface aux États-Unis en 2012. Durant l’époque soviétique, la découverte de pierres exceptionnelles permis toutefois d’augmenter la collection russe, notamment avec le Créateur (298 carats), l’Étoile de Yakoutie (232 carats), Les 50 ans d’Aeroflot (232 carats), Maria (105,98 carats), Valentina Terechkova (51,66 carats) ou encore le Gorniak (44 carats) etc. Après la réouverture du Kremlin (fermé par Staline) en 1955, une exposition du fond diamantaire de l’URSS fut organisée pour son cinquantième anniversaire (1967). A la chute de l’Union soviétique, un nouveau fond diamantaire de la Fédération de Russie fut créé (1996).fond diamantaire russie 3

Parmi les objets emblématiques présentés se trouvent encore la grande couronne impériale de Catherine II (1762), sertie de 4 936 diamants pour 2 858 carats et de 763 carats de perles, mais aussi la petite couronne impériale (1801), l’orbe impérial de Catherine II (1762), le sceptre de Catherine II, les grands colliers de l’ordre de Saint-André, l’insigne de la Toison d’Or, le Grand Bouquet, la grande agrafe de l’impératrice Élisabeth Ier, le diadème de l’impératrice Maria Féodorovna, la Grande Tourmaline, la broche de la princesse Alexandra Iossifovna, le diamant portrait d’Alexandre Ier (1819) etc. C’est une impressionnante visite que vous ferez là, les amoureux des pierres et minéraux seront aux anges.

Le petit plus : le fond possède également des objets particuliers, mais aussi des métaux précieux bruts, pépites d’argent massif, impressionnantes pépites d’or, sans parler les très nombreuses pierres qui ornent les bijoux, topazes, tourmalines, citrines, améthystes, rubis, émeraudes, saphirs…

Surcoût nécessaire car entrée payante :

Prix par personne pour le Fond diamantaire, 500 roubles (8 euros), 100 roubles pour les enfants,

Cependant en général gratuit pour les enfants de moins de 16 ans.

Vous aimerez peut-être continuer vers le Palais des Armures du Kremlin ?

img025Conseil : les différentes visites ont des caisses différentes pour l’achat des billets, les caisses 4 et 5 sont dédiées pour le fond diamantaire du Kremlin. C’est une des deux visites qui se déroulent dans le Palais des Armures, l’entrée est commune mais détachée en deux parties. Les départs sont à heures fixes, toutes les heures, pour un billet vendu pour une heure (par exemple un billet où il faut se présenter à 14 heures, et avoir le droit d’admirer le fond diamantaire jusqu’à 15 heures). Les places sont limitées chaque jour, vendues partiellement sur Internet, pour une autre partie le jour même en direct. Lorsque toutes les disponibilités sont épuisées, le guichet ferme. Il faut d’abord passer par la garde robe qui se trouve un étage encore en dessous, accessible du guichet d’entrée, pour déposer à cette dernière toutes les vestes. Manteaux, vestes, gilets sont en effet interdits, vous pourrez toutefois étrangement entrer avec vos sacs à mains, à dos ou en bandoulière.

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