Le château de Kouskovo

11- Le château de Kouskovo, catégorie de L’amour de l’architecture et catégorie de la randonnée et des espaces verts moscovites

Accès : par la station de métro Nizhegorodskaya (ligne du 2^e anneau circulaire de Moscou), puis un petit parcours en bus jusqu’à l’arrêt Kouskovo (minibus, tramway, trolley bus). Possible également de s’y rendre par la station de métro Riazanski Prospect ou la station Vikhino (ligne mauve), puis de poursuivre à pied jusqu’au château. Également possible d’utiliser la station de métro Novogireyevo (ligne jaune), puis de rejoindre le château à pied.

Le château de Kouskovo est une magnifique demeure qui fut construite par les comtes Cheremetiev sur un ancien domaine qui resta en leur possession au moins trois siècles. C’est le célèbre Pierre Cheremetiev qui ordonna la construction de ce magnifique château alliant différents styles du classique, au rocaille français, baroque tardif ou rococo (1750-1775). Le château s’accompagnait de jardins, de pièces d’eau, de pavillons. Ce richissime aristocrate y donnait des réceptions grandioses, s’inspirant beaucoup de ce qui se faisait alors en France, invitant les plus importants personnages de son temps à des parties champêtres, au milieu des pavillons, belvédères, d’une serre et de son orangerie, sans parler d’une ménagerie et d’un pavillon de chasse. Une véritable flottille était entretenue par le comte pour divertir ses invités lors de balades en barques. Le total des invités du fantasque et généreux aristocrate russe dépassa les 30 000 personnes, dans les fastes que l’on peut imaginer. Son fils Nicolas, le fameux mécène et amoureux de théâtre poursuivit l’embellissement du palais, ainsi que de celui d’Ostankino, résidence d’été dont il avait hérité de sa mère. Le domaine resta entre les mains de la famille jusqu’à la révolution bolchevique et fut nationalisé dès l’année 1918. Transformé en musée d’état, le château rassembla d’impressionnantes collections de porcelaines et céramiques, et resta le seul musée de son genre en Union soviétique. Sa quiétude fut troublée durant la Seconde Guerre mondiale, où il accueillit pendant quelques années les élèves d’une école de tireurs d’élite, fameuse école soviétique des tireurs de précision qui brilla pendant tout le conflit. Rendu à sa tranquillité et à ses visiteurs et badauds, le château fut bientôt rejoint par les constructions urbaines de Moscou et intégré dans les musées de la capitale (1960).

Le domaine se constitue pour l’essentiel du palais (1769-1775), style classique russe du XVIIIe siècle, du pavillon italien (1754-1755), qui était dévolu à des réceptions privées du premier cercle d’amis de la famille Cheremetiev, du pavillon hollandais (1749), maison et jardin imitation d’une habitation hollandaise du XVIIe siècle, devant créer le dépaysement et l’illusion de se trouver ailleurs, du pavillon grotte (1755-1761), construction baroque à la mode dans les plus grands domaines d’Europe (dont la fameuse grotte du château de Versailles), du pavillon de l’Ermitage (1765-1767), à l’usage privé des comtes. Mais d’autres constructions furent également ajoutées au fil du temps, l’orangerie (1761-1762), le jardin d’hiver (1761-1763), la volière, la serre américaine et la ménagerie (reconstruites à l’identique de nos jours), l’église du Sauveur Miséricordieux (1737-1739), agrémentée par la suite d’un clocher (1792),d’un théâtre de plein air (1763), et beaucoup plus tardivement d’une maison suisse (1870). Cet ensemble exceptionnel, à l’Ouest de la ville de Moscou est parvenu jusqu’à nous malgré les aléas historiques qui auraient pu provoquer sa disparition ou sa destruction partielle. Relativement éloigné de Moscou jusqu’à l’ère moderne, son aspect maison de campagne a été préservé. Le musée des céramiques est lui aussi exceptionnel rassemblant des collections allemande, anglaise, française, danoise, européenne, russe et même soviétique, et se trouve installé dans l’ancienne orangerie. La base de cette collection vient des collections saisies à la famille impériale des Romanov, mais aussi de nombreuses familles aristocratiques russes, dont beaucoup avaient réussi à fuir la menace révolutionnaire. Que l’on soit attiré ou non par ces œuvres d’arts particulières, cette riche exposition, curieuse et originale ne laissera personne indifférent, non plus que le château et le domaine en général. L’une des plus belles visites moscovites et l’une des plus agréables si le beau temps s’invite de la partie.

Le petit plus : il est possible de louer une barque (30 minutes, environ 5 euros), ou faire un tour de calèche (5 euros). Le château accueille aussi des expositions temporaires payantes essentiellement autour de collections de porcelaine, de céramiques etc, anciennes ou contemporaines.

Horaires d’ouvertures : en général le château est ouvert de 10 à 20 heures, fermeture les lundi et mardi, ainsi que le dernier mercredi de chaque mois.

Surcoût car entrée payante, pour l’ensemble de la visite, soit en fonction des dates, le château, la grande orangerie, les petites maisons hollandaise et italienne, l’Ermitage, l’orangerie américaine, un total de 700 roubles par personne (10 euros).

Conseil : Les photos et vidéos sont payantes dans l’espace du parc et du château, soit 100 roubles pour un appareil photo (1,5 euro) et 200 roubles pour la réalisation de vidéo (3 euros). C’est une visite qui aura beaucoup plus d’intérêt grâce au parc en période estivale.